Les polémiques mémorables qui ont marqué l’histoire du Festival de Cannes
Le Festival de Cannes est sans aucun doute l’un des événements cinématographiques les plus prestigieux et médiatisés au monde. Depuis sa création en 1946, la Croisette a été le théâtre de nombreuses polémiques et scandales liés à la sélection des films, aux réactions du public ou encore aux prises de position politiques des participants. Retour sur quelques-unes des controverses les plus marquantes de l’histoire du festival.
La montée des marches interdite à une femme en talons plats
Lors du Festival de Cannes 2015, un scandale éclate lorsque plusieurs femmes sont refusées à la montée des marches pour porter des chaussures plates, alors que le règlement stipule simplement que la tenue doit être « de circonstance ». Cette décision jugée discriminatoire par de nombreux observateurs provoque un tollé sur les réseaux sociaux et dans la presse internationale. Siège du festival s’est rapidement excusé et a assuré que cela ne se reproduirait plus.
Le film « Antichrist » de Lars von Trier déchaîne les passions
En 2009, le réalisateur danois Lars von Trier présente son film « Antichrist » en compétition officielle. Cette œuvre sombre et violente mettant en scène un couple en deuil suscite des réactions extrêmement partagées. Les journalistes présents lors de la projection presse huée et certains d’entre eux quittent même la salle avant la fin du film. Malgré cela, « Antichrist » reçoit le Prix d’interprétation féminine pour Charlotte Gainsbourg.
Le refus de la Palme d’or à « La Dolce Vita »
En 1960, « La Dolce Vita« , chef-d’œuvre du réalisateur italien Federico Fellini, est présenté en compétition officielle au Festival de Cannes. Le film suscite une vive polémique en raison de scènes jugées immorales et de l’irrespect affiché par son personnage principal envers les institutions religieuses. Sous la pression du Vatican, la Palme d’or n’est finalement pas attribuée à cette œuvre culte, qui repart tout de même avec la Palme d’or ex-aequo.
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Les années suivantes, plusieurs films controversés sont présentés à Cannes, tels que « Salo ou les 120 journées de Sodome » de Pier Paolo Pasolini (1975), dénonçant la barbarie fasciste, ou encore « Pulp Fiction » de Quentin Tarantino (1994), marquant le début d’une longue collaboration entre le réalisateur américain et le Festival de Cannes.
Les protestations politiques lors des cérémonies de remise des prix
Au fil des ans, le Festival de Cannes a également été le théâtre de nombreuses prises de position politiques de la part des participants. Quelques exemples marquants :
- En 1968, alors que la France est secouée par les événements de mai, le jury démissionne et les projections sont annulées pour soutenir les étudiants et les ouvriers en grève.
- En 1974, le réalisateur italien Luchino Visconti refuse de monter les marches pour protester contre la présence du film « Les Guichets du Louvre« , qui aborde le thème de l’antisémitisme pendant la Seconde Guerre mondiale.
- En 2010, lors de la remise de la Palme d’or au réalisateur thaïlandais Apichatpong Weerasethakul pour son film « Oncle Boonmee« , ce dernier profite de son discours pour dénoncer la situation politique dans son pays.
La polémique autour de la sélection des films sur Netflix
En 2017, deux films produits par la plateforme américaine Netflix sont sélectionnés en compétition officielle : « Okja » de Bong Joon-ho, et « The Meyerowitz Stories » de Noah Baumbach. Cette décision soulève un vif débat sur la place des films diffusés exclusivement sur Internet dans les festivals de cinéma et leur éligibilité aux récompenses. Face à la controverse, le Festival de Cannes annonce qu’à partir de 2018, seuls les films sortis en salles en France pourront concourir pour la Palme d’or.
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Le Festival de Cannes a toujours été un lieu où l’art et la politique se rencontrent, et les polémiques qui ont émaillé son histoire témoignent de son rôle de tribune pour les cinéastes du monde entier. Aujourd’hui encore, le festival continue d’être le théâtre de débats et de controverses, preuve que le 7e art est bien vivant et qu’il n’a pas fini de faire parler de lui.
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